Derrière la ruelle j’aperçois je crois les volutes d’une
fumée imaginaire
Je racle mes pompes depuis longtemps elles ont déteint sur
les rues et je crois
Pouvoir reconnaître entre milles émanations celle du figuré.
En passant le voile de part en part je décroche du faux et
invente un vrai.
Des monstres de milles couleurs fluos dépassent sur tout ce
qu’ils touchent, s’extirpant des bagnoles qui passent en fond, faisant corps
avec les tubes de métals chauffés à blanc, un zoo d’abomination sur le périph et
dans le plus grand des bordels.
De la Garonne bientôt des centaines de paires de bras
s’agrippent au rebord, une mallette cadenassée à un poignet, pour faire
apparaître en fondu enchainé, de sympathiques hommes de mains chauves en
costard cravate, visiblement pressé et gêné par la situation, qui une fois
sorti du bain reprennent leur marche, concerné.
Dans le métro l’apesanteur humide des corps aux squelettes
traités à l’agent blanchissant. Suspendu à même le sol, on peut voir au
travers, mais ça donne mal au crâne.
Il ne me reste une cigarette et le filtre bleu du matin me
rappellent ceux d’hier soir.