(Petite indication : il faut lire ce texte en respirant le moins possible, et en bougeant. Comme ça vous comprendrez ce que c'est, un poisson rouge. Bande de salauds)
Vous ne serez pas spectateurs cette fois-ci. Non. Je vous en refuse l'accès. Vous n'avez pas à être ici. Je n'ai rien à offrir, allez vous-en, je n'ai rien à donner, restez ici.
Restez ici pitoyables et contemplez les choses se faire sous vos cerveaux. Regardez comme un homme qui agit est beau. Regardez comme, assis ici, vous êtes laids, ignobles, inutiles.
Vous ne serez rien demain. Vous ne serez jamais rien, jamais. A aucun moment. Vous n'avez aucune chance, partez, faites vos valises, abandonnez, rentrez chez vous, allez vous en, oubliez, regrettez, faites vos adieux sur cette immense soupe barbare de rien.
Allez vous faire apprécier par d'autres, par du ressentiment poussiéreux. Allez, je vous l'ordonne, cessez d'êtres, soyez plus que vos chemises. Soyez plus que le monde entier. Soyez vertigineux, toujours, pathétiques et sublimes. Soyez des rats. Soyez des saints. Vendez votre corps aux putes, peignez-vous les couilles du sang miséreux d'un milliard de scandales. Ridez vos idées. Riez vos voisins, inondez votre ville, vos amours, votre haine incapable qui se tarie de tristesse dans un coussin crevé depuis milles ans. Milles putins d'années, soyez la chose la plus commune du monde, soyez agréable à haïr. Soyez ce que tout le monde refuse d'imposer.
On peut reprendre son souffle avec "bang bang" de Nancy Sinatra