Alors, quand il est assez proche, il esquive, par la droite,
le geste est élégant. Il sent toute sa tête tirée dans la direction opposé. Son
adversaire l’a ramené d’un point A à un point B par les cheveux, de toute la
force de son bras. Mais il tient bon, il pivote pendant le mouvement, s’entortille
pour trouver une position qui lui permette de s’arracher de l’étreinte plus
facilement.
Prenant appui sur un pied, il s’arrache de la situation.
Il est dans les couloirs et une de ses côtes n’a rien à
faire là.
Dehors : Dans l’appartement, il y a du café chaud, les
sens se calment. Deux pilules roses, une gélule bleue et blanche.
Fumée de cigarette, soupir. Une autre rose.
Ils ne sont pas loin tout les deux, et il est effrayé par ce
qu’il vient de se produire. Essoufflé, mais surtout paralysé, alourdis du poids
soudain que les lieux ont pris. Comme un changement de planète La pression
l’étreint, il ne peut plus courir. Les images parviennent lentement à lui, il
nage littéralement debout.
Son adversaire se met à courir en sa direction. Lui, il n’a rien senti du tout.
Dehors : Il est en train de prendre son café dans la
rue. L’appart n’est plus là. Une tasse de son appartement, avec son café
d’appartement, mais dans la foule. L’appareil froid dans la poche du manteau
crisse sous les jointures, et chauffe sous la paume de la main qui l’empoigne.
C’est une journée pourrie.
Ils tombent tout deux d’un seul coup. Le plancher s’est
dérobé au moment ou le monstre affamé de colère se jetait sur sa proie.
Ils ne font que chuter, ne se préoccupant même plus de l’un
ou de l’autre.
Ex aequo.
Dehors : Panique, respiration battant la mesure d’un
match de boxe. La réalité s’est remise à sa place. Et je n’ai tué personne.