samedi 27 février 2010

"Tu a couché avec, mon amour ?" "Non, pas encore"

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Mais un mec c'est franchement con, c'est con de s'imaginer que tous les trésors d'une femme lui seront donnés. Nan mais attendez : vous avez bien vu, non ? Vous avez bien vu à quel point c'est improbable une femme ? On aurait une place dans cet univers ? Jamais.


Faut pas trop s'en vouloir hein, mais c'est le genre de soirée ou on aura jamais le bon costume, on feras toujours tâche. A boire du whisky et à fumer du cigare : ça fais tâche, on se retrouve seul. C'est sans doute "sophistiqué" le bon mot.


Y'a ce côté un peu fâcheux, un peu honteux qu'un homme porte toujours en lui, ce côté "mais moi je t'avais apporté des fleurs pour t'aimer vachement". C'est rangé dans une poche ce côté là, ça pars pas. En particulier quand on regarde ses pieds, enterrés sous des roses en question.



On lira le journal, on portera des lunettes, on aura une rides pour elles, pour chacune d'entre elle. Je vous crois.




Music : 'My Favorite Song' de Gush

jeudi 11 février 2010

Bollocks

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(C'est elle la fille en question)













La fille et le psychologue sont dans une salle de bain. Le psy est assis sur une chaise et la fille est debout. Elle marche, du tapis de bain au panier à linger sale, puis l'inverse, encore et toujours.

Et elle lui dit :

"J'entends souvent des gens raconter des conneries. Vous savez du genre 'les temps changent', 'les choses ont changés'. Eh ben ... C'est des conneries. Moi je crois qu’on n’a pas changé depuis ... au moins ... la Grèce Antique. On est toujours dans le même monde, dans le même monde d'humain.
Oh oui on est plus de privilégiés ... Mais on est plus nombreux ! Et ce qui m'intéresserait se serait de savoir si on est plus heureux qu'avant ... Je pense pas ... Enfin se serait vraiment bien de l'étudier ... Mais se serait impossible.

Nan c'est pas que je crois pas, c'est que je le sais, je le vois ... Enfin je le vois pas justement : j'ai jamais rencontré qui que ce soit qui me semblait être capable de changer le monde ... J'ai rien lu, rien vu, et en creusant je pourrais facilement affirmer qu'il n'y en aura pas. Pas de mon vivant en tout cas... Non.

ET ÇA AUSSI ça me fait chier ! Bon sang ! Tout part, tout s'évapore quoi ! On va tous mourir ! Je veux pas qu'on meure tous ! Pas tous ! Parce qu'à cause de ça on peut pas donner de sens à nos actes... On peut pas se dire "oui on se rappellera de moi, y'en aura au moins un pour penser encore à moi quand je serais mort" parce que enfin si ... Ça marchera peut-être, mais pas longtemps ! On peut pas non plus se dire "j'ai qu'à faire des enfants comme ça ils porteront un petit bout de moi, quand je serais mort" parce que pareil ! Ils vont crever ...

Et ça et tout ça ben ça me fait vraiment trop chier vous voyez ? La vie des gens, je veux pas la même. Je veux quelque chose d'autre moi, c'est clair ? Je veux quelque chose d'autre ! Au moins ... au moins pour moi ! Pour moi... Parce que c'est bien ça le pire dans l'histoire : je veux pas être différente pour les autres, ça se serait une illusion pas vraiment difficile à encaisser, honnêtement ... Mais je veux être différente pour moi, je veux sentir que je n'aurai pas la même vie que les autres. Parce que c'est une idée de merde que d'avoir la même vie que les autres ! A quoi ça sert d'avoir la même ? Ils l'ont déjà ! On voit déjà ce que ça donne, on vit déjà avec ! Comment les gens peuvent se vanter d'avoir la même vie que leur voisin ?

C'est ça qui me fait peur ! L'impression d'avoir tout vu, tout le temps ... Et les gens parlent et leur connerie, leur intelligence, leur beauté ... Ça me fait gerber. J'aimerai venir à leur table et gerber dessus, gerber sur eux, parce que j'en peux plus de les revoir, de revoir les mêmes films de réalités ou tout le monde parle pour dire toujours les mêmes choses.

Mais vous savez ce qui me rend vraiment malade ? Vous savez ce qui me rend folle ? C'est que je sais aussi ce que vous allez me dire. Vous allez me dire "tout va bien, vous êtes juste anxieuse/angoissée/stressée/en train de vieillir". VOUS ALLEZ ME DIRE QUE JE VAIS BIEN. Alors que le contraire m'aurait sauvé... M'annoncer que je suis folle, ça aurait changé ma vie, ça lui aurait donné un vrai sens, une direction, une direction inattendue : je l'aurai obtenue ma vie différente, mon existence que personne d'autre ne peut avoir. Mais non. Vous allez me dire que je vais bien.
Et le pire c'est qu'on vous admire pour ça. Et le pire c'est que les gens vous payent pour entendre ça, ça les soulages de savoir ça. De savoir que leur vie ne fera pas un bruit."










Music : "Headshots" de Suzanne Vega

mardi 9 février 2010

Engager la conversation

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Assis chacun sur un canapé vert, une table basse entre eux deux, un saladier rempli de noix sur ladite table:

"-...
-Oui... Allons-y
-...
-?
-...
-Mmmm... Je vous écoute
-...
-Il y a un problème ?
_...
-Vous ne voulez pas me parler ?
-...
-Vous préférez peut-être répondre simplement à mes questions ?
-...
-Vous ne vous sentez pas bien ? Je vous dérange ?
-... Chut...
-Ch... ? Je ? Chut ?
-...Oui...Chut..
-Vous ne voulez pas qu'on discute ?
-...
-Mais ?
-...
-C'est que c'est un peu genant pour moi !
-...
-Je veux dire, je suis un peu là pour ça vous savez ...
-...
-... mon travail nécessite une interaction, je ne peux pas simplement vous observer ne rien faire ..
-...
-Avez vous peur de parler ? Est ce que parler vous angoisse ?
-Oh je vous en prie. Parler ? Je m'amuse à faire toute la journée, je parle tout le temps et à tout le monde, et à personne, la journée, la nuit, consciemment, inconsciemment ... Alors là je nous accorde du silence.
-Mais ... Pourquoi maintenant ?
-Parce que ... Parce que le silence quand on est seul ce n'est pas le même silence. Seul, on fait face au silence, il nous est imposé : Forcément ! On pourrait toujours parler aux choses qui ne nous répondent pas, mais ça reste du faux, de la triche, du faux silence. Avec quelqu'un c'est plus le même silence, il est volontaire, on pourrait toujours parler, mais on ne le fait pas. Et cela donne accès à beaucoup plus d'horizons. Vous comprenez ?
-Je vois ce que vous voulez dire.
-Alors taisez-vous.
-Mais pourquoi ?
-...
-Pourquoi moi ?
-Comme ça...
-Mais enfin, je ne suis pas gratuit !
-...
-Vous m'avez payé pour cette entrevue, je suis sensé vous analyser, vous parler, comprendre ce qui ne va pas chez vous. Je coûte plutot cher alors pourquoi me voir moi pour me parler ? Pourquoi ne pas parler avec des amis ?
-Je ne veux pas parler à mes amis.
-Alors faites des rencontres, ou parlez à vos ennemis : cela vous coûtera moins cher !
-Je ne veux pas parler... à une autre personne que vous.
-...
-...
-Excusez moi de vous poser cette question, mais ... M'avez vous engagé comme psychologue ou comme être humain ?
-Je vous ai vu un jour, dehors, il faisait froid, vous achetiez des fruits sur la place du marché. Je vous ai trouvé intéressant. J'ai su que vous étiez un psy alors je vous ai acheté pour ça. Je suis votre client silencieux, vous êtes mon docteur muet. Vous m'apaisez sans avoir besoin de faire quoique ce soit.
-Vous me mettez mal à l'aise...
-Je m'en fous. Il me reste quarante cinq minutes de vous."

samedi 6 février 2010

Ames. des tas.

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« moi je pense que je ne serai jamais prêt, et pour être honnete ca me rend triste, je ne suis pas heureux et je pense pas que je le serai un jour, et ca c'est pire que la mort »

Il est possible que vous me détestiez.
Sa vie était comme une marée, un paquebot emplâtré.

Il est possible que vous me traitiez de sale con.
Un con c’est sale, c’est toujours sale, ça agit toujours dans le but de souiller. C’est ça qui dérange vraiment les gens, pas le fait qu’ils soient con. On se fiche de ce qui se passe dans votre tête, du moment que ça fait pas de tâche sur la notre.

Le bleu angoissant d’enfer.
En enfer moi je pense qu’il fait plutôt très froid que très chaud. Parce que la chaleur, tout ça connote plutôt l’idée de fraternité, de rassemblement, on a découvert le feu et c’était avant tout pour améliorer notre qualité de vie : on a brulé des mammouths avant de brûler d’autres humains. Tandis que la glace … ben ça fait toujours autant chier.






ANACHRONISME

Mais qui s’en fout ? Je continue de réfléchir à l’idée que certains se basent sur l’espace et d’autres sur le temps : là par exemple j’ai écris ces bouts de textes à plusieurs semaines d’intervalles… alors quoi ?

C’est facile : c’est pour ça qu’on aime pas les tongs et la vie dans certaines situations.






Music : l'album "the sea" de Corinne Baley Rae

vendredi 5 février 2010

'like the wind, exactly ...


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Je ne t'en veux pas :

Dans un énorme couloir, à rouler des mécaniques, t'en es pas moins seul.

C'est pas vraiment grave tout ça, mais si tu le ressens quand même (la gravité) c'est parce qu'on est pas le matin. Y'a que le matin ou tout est pas trop grave, le matin devant le café, le matin devant le café avec les cheveux mal faits, le matin avec une allure impopulaire.



Tu as rêvé -plus ou moins- qu'on étais tous amis (sauf ceux que tout le monde déteste). Alors je me demande ce que tu peux bien foutre maintenant, ici dans le gris vertical (... la gravité !). Et pourquoi la seule oreille que t'approche de très près c'est celle de ton téléphone ? Je m'énerve pas ! Mais enfin, en tout cas c'est pas grave : J'associe les réponses à la neige, j'associe le bonheur au froid pour l'instant, et puis je ne t'en veux pas.





Music : "Eric is dead" de Panda Su

lundi 1 février 2010

Le deuxième ennemi de Jimmy (ou Pluto, le chien de Mickey)

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Rouge glacé sur les lèvres, putes médiévales en pleine ascension.







Souffle.

Une deuxième épine dorsale : celle qui fait vibrer la braguette du cœur. On est assis, tristes, déçus et illuminés, tous.

Cruauté : quelque chose de magnifique qui s’en fout de toi, de façon tout à fait magnifique

Il est là, il les observe tous. Il les observe se pavaner, il les observe en pleine quête de poésie, en pleine quête de coït cérébral, il ouvre sa gueule de poisson béante, et la referme d’un claquement. Il réitère, toujours plus fort (le claquement, pas la bouche), il voudrait gonfler pour être gueule-de-bois, il voudrait être aveugle pour faire chier les sirènes. Les faires chier, pardonner leur mensonges grotesques que tout le monde digère sans modération, les faires chier, leur vendre du sexe sur une autoroute, mettre du vin dans leur eau.

Claquement : quelque chose de bruyant mais dont tout le monde se fout, de façon tout à fait subite.

Et ça paraît évident à personne, excusable à tous, c’est l’argument le plus puissant de ce millénaire.

C’est le hasard le plus somptueux qu’on puisse donner à la moindre essence de ce monde, afin de lui permettre une vie différente, une vie cruelle. Cruelle pour eux, cruelle pour les autres de ne pas avoir été invité, jamais, jusqu’à dans 4 minutes ou tout changera : cruel, je vous dis.







Music: "Farewell, Mona Lisa" de Dillinger Escape Plan.