vendredi 8 février 2013

Oooooh not again ! 2

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Alors, quand il est assez proche, il esquive, par la droite, le geste est élégant. Il sent toute sa tête tirée dans la direction opposé. Son adversaire l’a ramené d’un point A à un point B par les cheveux, de toute la force de son bras. Mais il tient bon, il pivote pendant le mouvement, s’entortille pour trouver une position qui lui permette de s’arracher de l’étreinte plus facilement.
Prenant appui sur un pied, il s’arrache de la situation.
Il est dans les couloirs et une de ses côtes n’a rien à faire là.

Dehors : Dans l’appartement, il y a du café chaud, les sens se calment. Deux pilules roses, une gélule bleue et blanche.
Fumée de cigarette, soupir. Une autre rose.

Ils ne sont pas loin tout les deux, et il est effrayé par ce qu’il vient de se produire. Essoufflé, mais surtout paralysé, alourdis du poids soudain que les lieux ont pris. Comme un changement de planète La pression l’étreint, il ne peut plus courir. Les images parviennent lentement à lui, il nage littéralement debout.

Son adversaire se met à courir en sa direction. Lui, il n’a rien senti du tout.

Dehors : Il est en train de prendre son café dans la rue. L’appart n’est plus là. Une tasse de son appartement, avec son café d’appartement, mais dans la foule. L’appareil froid dans la poche du manteau crisse sous les jointures, et chauffe sous la paume de la main qui l’empoigne. C’est une journée pourrie.

Ils tombent tout deux d’un seul coup. Le plancher s’est dérobé au moment ou le monstre affamé de colère se jetait sur sa proie.
Ils ne font que chuter, ne se préoccupant même plus de l’un ou de l’autre.

Ex aequo.


Dehors : Panique, respiration battant la mesure d’un match de boxe. La réalité s’est remise à sa place. Et je n’ai tué personne.

jeudi 7 février 2013

Oooooh not again 1

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Il entaille le flanc gauche de la boîte d’un revers de la lame. Elle frotte contre la boîte, raye ses parois dans un grincement très vif. C’est une façon d’annoncer son entrée.

Mais son adversaire a déjà bondi, se projetant en arrière, le corps tout replié sur lui-même, presque en position fœtale, il passe d’une pièce de la boîte à une autre, et se rattrape durement contre une étagère. Il est déjà bien loin.

Dehors : un hypermarché, il y a du monde qui s’agite partout. Et la musique qui passe tabasse drôlement l’ambiance, elle cogne dur et délave le comportement des gens. A moins que ce ne soit l’effet hypermarché.

L’effet hypermarché : Même les fantômes qui s’y trouvent sourient plus souvent que les êtres vivants qui s’y entassent.

Alors qu’il poursuit sa fuite, traversant des bibliothèques entières de mémoire humaine, il atterrit dans la grande cantine de la pensée. Il barricade rapidement avec un chariot en métal. Mais il n’entend pas son agresseur courir, et il ne s’attend pas à entende son agresseur courir, parce qu’il sait très bien à quel point c’est vain pour eux deux.
C’est un combat qui doit prendre son temps, on ne peut pas faire ça a la va vite.
Aucun intérêt.

Dehors : La pluie et la rue. Là il arrive qu’on vous regarde, à cause de votre trajectoire, parce qu’aucun d’entre vous n’est parti et n’arrivera au même endroit, ni au même moment. Un ensemble de molécules totalement désynchronisée. S’il fallait comparer. Un engin froid dans la poche du manteau

Le chariot et la porte partent en morceaux. Oué, en morceaux, tout les deux, ils tombent quasiment en miette sous le choc. Et ce qui en sort avance, toutes dents dehors, le couteau rayant tout ce qui se trouve à portée. Et l’autre se cache le visage, parce qu’au visage ça craint.
Il se trouve en territoire ennemi, il faut partir très vite et très loin, il faut être malin, surprendre par la fuite. Prendre le temps.

Dehors :. Un son de foule, avec le vent et les odeurs. Les yeux fermés, aucune idée d’où.