mardi 9 septembre 2014

Ca tournait comme ça dans ma tête toute la journée

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Dans le noir je la caresse et sous mes doigts
Sa peau ne sonne pas douce et lisse partout
Acnéique. J'aime les choses imparfaites.

mercredi 13 août 2014

Du café dans le café

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Derrière la ruelle j’aperçois je crois les volutes d’une fumée imaginaire
Je racle mes pompes depuis longtemps elles ont déteint sur les rues et je crois
Pouvoir reconnaître entre milles émanations celle du figuré.
En passant le voile de part en part je décroche du faux et invente un vrai.

Des monstres de milles couleurs fluos dépassent sur tout ce qu’ils touchent, s’extirpant des bagnoles qui passent en fond, faisant corps avec les tubes de métals chauffés à blanc, un zoo d’abomination sur le périph et dans le plus grand des bordels.

De la Garonne bientôt des centaines de paires de bras s’agrippent au rebord, une mallette cadenassée à un poignet, pour faire apparaître en fondu enchainé, de sympathiques hommes de mains chauves en costard cravate, visiblement pressé et gêné par la situation, qui une fois sorti du bain reprennent leur marche, concerné.

Dans le métro l’apesanteur humide des corps aux squelettes traités à l’agent blanchissant. Suspendu à même le sol, on peut voir au travers, mais ça donne mal au crâne.


Il ne me reste une cigarette et le filtre bleu du matin me rappellent ceux d’hier soir. 



vendredi 18 juillet 2014

"Et il lui écrase les yeux à coups de talons"

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Je vais écrire et j’écrirais jusqu’à ce que l’écrasement de mes doigts sur les touches du clavier les fasse saigner, du rouge le plus profond et le plus noir qui soit. Je vais écrire jusqu’à ce que la moindre once de fatigue pénètre mon intérieur et alors je pourrais m’imaginer être mort d’écriture.
J’ai bien essayé par d’autre moyen, mais ça fait trop mal, c’est trop technique, c’est impossible.


Et alors quand bien même il ne restera que quelques une de mes phalanges je continuerais de frapper. Et quand je n’en serais qu’à un résultat brouillon de moignon, comme ceux que taillent les internes en médecine pour leur première fois, je frapperais, de tout mon long, le crâne en avant, sur ce putain de clavier. Et ainsi, je continuerais d’écrire. 

On sera bientôt en capacité de se déplacer où bon nos yeux nous emmènent. Tu te couches dans l’herbe un soir d’été et tu fixes l’espace. Et là, boum, t’es dans l’espace. T’imagine le truc ? On peut tenir un certain temps dans l’espace. Quelques minutes plus ou moins. Alors ça te donne le temps, pendant que tes yeux sont encore dans leur orbite, et que toi-même tu es encore en orbite, de revenir à un endroit plus clément, comme une côte française, toujours en été.




Et c’est à ce moment-là, quand nous aurons triomphé de la mort, quand nos paroles résonneront dans la tête de tous les autres êtres humains avant même qu’ont les aient formulées, quand l’espace se résumera à nos yeux, quand ni la nature, ni ce qu’elle ait pu nous donner à boire, n’aura pas été remplacé par quelque chose d’humain, c’est à ce moment-là que nous serons heureux. Je suppose. Enfin c’est ce que nous voulons, non ?

C’est bien là l’intérêt d’une telle machine, pas vrai ? Une victoire triomphale de l’homme rebelle sur tous ses dieux. Cracher sur tout ce qui a été donné, créer tout ce qui nous a toujours manqué. Des machines capable de combiner d’autre machines, combinant elle-même nos souvenirs, notre conscience et notre logique. Devenir le créateur d’une machinerie bien plus parfaite que nous. Devenir le créateur et ordonner à nos créations. La frustration originelle.

Je me demande ce que va devenir le sexe. Quelle amélioration serons-nous en mesure de vendre aux utilisateurs accablés ? Un suppresseur de sueur ? Un énième organe reproducteur, conçu uniquement pour le plaisir ? Je me demande ce que va devenir l’amour.

mardi 27 mai 2014

Satan et Eve

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Tu peux écouter en même temps et tout, enfin tu connais la chanson


Le seul héros valable en cas de fin du monde, c'est ce type à la chemise déchirée et sa pancarte "la fin du monde approche". Se sera sans aucun doute le plus combatif et le plus rassuré de tous.


Arrivé à 100 ans, mes dents retourneront d'où elles viennent, ma peau durcira comme le faux cuir des jours de gros marché sur la place, je ne pourrais plus aller nulle part sans qu'une horde de nana me harcèle.


C'est à l'école qu'on t'apprends à mépriser le mieux ceux qui ne vont pas à l'école.


Quand j'aurais 150 ans, chacun de mes mots sera un poème à lui tout seul. Et je ferais chialer les mômes tout le temps.


J'aurais un fils que je nommerais Joyeux Anniversaire. Pour lui répéter joyeux anniversaire chaque année.
Je l'enfermerais dans sa chambre tapissée d'un blanc cassé toute sa vie, avec un carton de Crayola.
Il n'en sortira jamais, mais je lui mijoterais chaque jour de bons petits plats.


A 200 ans, me passer le sel révélera de la véritable torture, et une mélopée s'échappera de mon cul à chaque passage aux chiottes.


L’adrénaline, c'est la version crue des ralentis dans les films. Le cinéma n'invente jamais rien.


A 2001, la plus charmante des momies. Mon regard sera capable de percer quiconque le soutiendra, et faire de lui un putain d'artiste contemporain.


En attendant, je mange des génoise fourrée à la framboise trempée dans du café. Assis là, j'ai l'air d'un con.





dimanche 20 avril 2014

fuck off number 5

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Il me reste toujours cette ribambelle de trous, dans le ventre. La douleur se fait sentir la nuit, dans le silence.

Même si par artifice, je préfère sourire à mon malheur, une cloppe au bec, au souvenirs de toutes ces nuits avec toi, les murs tapissés de sueur.

Il y a sans doute une classe chez toi que je n'ai jamais comprise. Mais ce n'est pas faute d'y avoir été témoin. Une môme avec un regard d'enfer, à faire fondre le plus parfait des connards.

Dans quel état doit être ton petit coeur, si c'est là l'une de tes première danse ?
C'est sans doute l'étape suivante, après m'être représenté tous les hommes qui pouvaient te passer sur le corps, j'imagine pire, j'essaie de me mettre à ta place.

dimanche 2 mars 2014

On ne se réveille pas de l'enfer quand on ne dort pas

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Les gens sont si sales ces derniers temps. J'ai l'impression qu'il n'y a plus de candeur en ce monde. Comme si tous les êtres humains se souvenaient avoir été des porcs, et aspiraient à y revenir.

Je l'imagine se faire prendre par tous les sens, se salir, rire, les yeux révulsés, la langue gonflée de désir. Je les vois horde à lui passer dessus, avec leur grosses mains encore grasses du cassoulet de midi. Ils rient à gorge déployée, d'une telle salope, et ils rient de moi.

C'est comme si le serpent parlait avant moi. C'est comme si plus rien d'autre que le réel le plus sombre ne gagnait du terrain. Comme si derrière chaque noblesse se cachait un charnier.

Je l'imagine se faire taire, se tirer les cheveux, je vois le gosse en lui chialer comme un hystérique, comme un prisonnier qu'on sort de sa cage, et qui déjà pousse la ritournelle du malheur et de la souffrance et de tant d'années à ne savoir quoi faire face à tant d'acharnement.

C'est comme si tout ce qu'il y avait de beau en ce bas monde portait une petite mention spéciale : des millions d'âmes humaines se sont crochetés les tripes, tordus les boyaux, la mâchoire raclée à même le sol rugueux. Des millions de corps en charpie. Le produit de ce spectacle.


samedi 1 février 2014

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Sur l'un de ses antiques meubles lustré à la cire d'abeille, une suite de photos d'hommes. Certains simplement encadrés et placés là, entouré de familles, d'amis. D'autre, un en particulier me semble-t-il, semblait orné d'objets lui ayant appartenu, artefacts d'un passé d'amour, vestiges de nos rituels païens, de cette façon qu'ont les vieilles personne d'honorer comme ils peuvent dans une époque qui ne veut plus leur appartenir.

J'ai fixé ces babioles antiques, ces photos souriantes de morts. Je me suis perdu en eux un moments, dans le pouvoir de souffrance surannées que m'influençaient l'aura de ces runes antiques

vendredi 24 janvier 2014

L'habit ne fait pas ta grand mère la pute

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Je portais un costume qui aurait pu être celui d’un ambulancier ou d’un garçon de table. Un costume blanc. Peut-être d’escrimeurs. Je ne vois pas souvent mes habits dans mes rêves. Là je suis sensé faire une sorte de ronde, passer par un couloir, arriver dans un entrepôt avec un grand réservoir, d’un liquide, je ne sais lequel. Ca sent l’eau de javel. Une fille est là, la vingtaine passée, elle me jette des coups d’œil. Je fais cette ronde comme prétexte parce que je me fais chier. Moi et le mec avec qui je travaille. Je n’en sais pas plus sur le boulot.





Je fais cette ronde un moment, puis aperçois un attroupement. Les gens se pressent les uns contre les autres. Il leur faut quelque chose. Ils ont le regard qu’ils ont quand ils achètent des fringues dans les magasins, un regard qui ne leur fait plus ressembler à des humains, qui les rendent méconnaissables. Ils ont cette tête-là. Il s’agit je crois, de prendre une pause ridicule et d’être pris en photo. Par cet appareil, par ce type, à cet endroit. Les gens disent que faire ça te rends immédiatement « dans le coup », que si tu le fais pas, t’es qu’un loser, et qu’on pourra enfin avoir une bonne raison de te mettre dans le rang des losers, et de te brûler.