mercredi 11 août 2021

augure

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Ni l'époque, ni l'avenir, ni les voeux ni les colère ni l'envie ni l'ennui, ni le désir ni clou ni vis

ni l'ivresse ni l'adresse, ni les artifices ni la mauvaise foi. Ni les enfants ni les pères, ni la vision, ni la connaissance, ni le recul. Ni suggestion ni honneur

Dans mon rêve d'hier la ville était trop étrange, et les dramas trop nazes : je regarde mon rêve tel qu'il est, une simple distraction de la boite crânienne, enfermée là dans le noir pendant des heures. Je comprends ce qui se passe, je suis libre. 

je décide de m'envoler. D'ordinaire je préfère les fonds marins, dans la vie éveillée mais ce n'est pas la vie éveillée alors j'essaie, et commence à flotter. Je plane timidement d'abord, puis comprends que l'altitude comme la vitesse se font à mon simple bon vouloir. Je freine avec ma pensée, je pique avec ma pensée. Je survole les buildings. Je pleure de joie, je pleure énormément, mes larmes sont la pluie sur la ville. Mon lit est juché en haut d'un building, un ami passe me voir. Je m'excuse pour les larmes, mais ce n'est pas de la tristesse alors ça lui va


Peut-être que tu as ton dieu que tu va visiter dans sa cage dorée tous les dimanches mais moi que dalle (voir plus haut) et ça pour moi c'est sans doute l'un des moments les plus divins que je puisse espérer, de cet épais cauchemard qu'est la vie éveillée. Je n'écris pas ça pour toi, pas cette fois, c'est juste un souvenir pour un moi plus vieux qui me trouvera trop sirupeux, trop sensible mais tant pis : souviens toi, comme tu as pu chialer en côtoyant les bestioles volantes comme on retrouve un frangin. Du jour ou le vide ne t'as pas effrayé, ni la liberté ni le recul, ni les ombres de la ville et du temps