jeudi 21 juin 2012

L'ironie à cinq francs cinquante

.


Il marche sur la plage avec des grosses baskets. Mal aux pieds. Il est complètement paumé près de cet océan trop grand et de tout le sel qu'on met dedans. Comme des pâtes mal préparés.

Cela fait plus de neuf mois qu'il marche sans cesse avec un entêtement un peu trop emmerdant pour être conté ici.

Il se fait du sang neuf avec les explosions nucléaires du coin. "Plus que deux et l'Europe disparaît".

C'est à la fois marrant de marcher près des dunes de sables chaudes et de croiser les champs de poussières qu'étaient les arbres, les stands de vendeurs de glace, la petite villa du mec riche dont je sais plus le nom.

On dirait comme un vieux souvenir écorné. Il se dit : c'est ça la fin de toute chose, quand le souvenir rattrape le présent.

Il sillonne une montagne qui, franchement, tire la gueule. Une explosion au loin "demain, l'Afrique" murmure-t-il.


Quand il rêve c'est de poisson. Des bâtonnets de poissons. Il est à la piscine, celle de quand il était petit, et partout autour de lui des bâtonnets de poisson. La chapelure autour des bâtonnets brouille l'eau. Dégueulasse. Ca l’écœure un peu mais il nage. Avec ses lunettes visée à sa gueule, qui lui font ressortir les yeux d'au moins trois centimètres de leur orbite. S'en est trop s'en est trop.

Le mec qui supportait le nucléaire a de trop grosses baskets pour marcher sur la plage.